Glyphosate : les échéances approchent
À l’occasion d’un webinaire, mardi 27 juin, la Plateforme Glyphosate France a fait le point sur le processus de renouvellement du glyphosate et l’enjeu qu’il représente pour la transition vers des pratiques agricoles durables.
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« Ce dossier est le plus conséquent jamais soumis dans l’histoire de la profession, soulignait Jérôme Pierrard, expert réglementaire à la Plateforme Glyphosate France (PGF) lors du webinaire du 27 juin. Il prend en compte la plus grande masse d’articles scientifiques en plus des études réglementaires. » À ce jour, le glyphosate est à l’étape d’évaluation scientifique. Les conclusions de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) devraient tomber le 4 juillet.
Plutôt confiante concernant les conclusions de l’Efsa
D’après Quitterie Daire-Gonzalez, secrétaire de la plateforme, quatre agences nationales indépendantes ont évalué le dossier et conclu ensemble que la substance active répondait aux critères d’approbation. De plus, « le travail mené par l’Inrae et le CGER (Centre de gestion et d’économie rurale) a montré que se passer des usages du glyphosate aurait des conséquences négatives et notables sur la rentabilité et la compétitivité des exploitations, ce qui est contraire aux objectifs de souveraineté alimentaire », ajoute-t-elle. Au vu des résultats, la PGF est plutôt confiante concernant les conclusions de l’Efsa.
À partir du mois de juillet, l’évaluation de la substance active passera à la deuxième phase, celle de la décision. Sur la base des conclusions scientifiques, la Commission européenne aura six mois pour présenter aux États membres au sein du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (Scopaff) un projet de texte sur la réapprobation du glyphosate.
Sans réapprobation, les AMM seront retirées dans les trois mois suivant la publication du règlement dans tous les pays de l’UE avec un délai d’utilisation d’un an. Ainsi, le recours au glyphosate prendrait fin en mars 2025. Toutefois, si le glyphosate devait être réapprouvé, les trois mois qui suivent la publication du règlement seraient dédiés à la réévaluation de ses usages au regard des nouvelles conditions d’approbation.
« Sans glyphosate, en ACS, je n’ai pas de solution »
Selon Jérôme Pierrard, le glyphosate est un outil pour que l’agriculture prenne le virage de la transition vers l’ACS. C’est notamment ce qui a permis à Guillaume Gilloots, agriculteur en Seine-et-Marne, de convertir ses 290 ha en ACS. « Sans glyphosate, en ACS, je n’ai pas de solution. Avec un groupe d’agriculteurs, nous faisons des essais pour anticiper l’arrêt du glyphosate, mais ils ne sont pas du tout concluants. La qualité est catastrophique, avec aucun débouché derrière pour acheter des blés impanifiables, par exemple. Nous avons essayé sur des parcelles de nous priver de glyphosate, et après cinq ans on est sur une impasse technique », confie-t-il.
Alors que faire si le glyphosate venait à être interdit ? Pour lui, il y a trois possibilités : arriver au bout de plusieurs années dans une impasse technique, repasser au système conventionnel, ce qui demanderait de gros investissements en matériel et de retrouver de la main-d’œuvre, ou arrêter le métier.
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